domingo, 17 de febrero de 2008

Qu’est-ce que veut dire « l’intégration des immigrants »?

Notes préparées pour ma chronique du 6 février 2008 à l'émission Le 4@6 de Radio CIBL

Qu’est-ce que veut dire « l’intégration des immigrants »? On en a beaucoup parlé au Québec depuis l’année passée, mais en fait on prend rarement le temps ou la peine de se questionner sur le terme « intégration » lui-même. Soulignons d’abord qu’il est souvent employé comme l’autre versant de la rencontre entre la société d’accueil et le nouvel arrivant. On dira alors : ce n’est pas la société qui doit « accommoder » l’immigrant, mais l’immigrant qui doit « s’intégrer ». Cet appel au devoir d’intégration de l’immigrant est parfois exprimé avec un ton accusateur : les immigrants ne feraient pas tous les efforts nécessaires, etc. Sur un ton plus bienveillant, on dira qu’il faut « aider » les immigrants à s’intégrer : mettre plus de ressources, créer des incitatifs, etc. Mais la question sur l’intégration demeure sans réponse claire : comment mesurer le succès de l’intégration et, plus important encore, jusqu’où faut-il aller et à quel point peut-on dire qu’un immigrant est intégré à la société d’accueil? Il est évident que le mot « intégration » vise à souligner un point d’arrivée, mais aussi un point d’équilibre : on ne veut pas l’assimilation totale, non plus que la ghettoïsation.

Quand on discute de l’intégration des immigrants au Québec, on fait généralement référence à trois aspects : la maîtrise du français, l’accès à l’emploi et l’adoption des « valeurs fondamentales ». Or, il y a bien des idées reçues et des stéréotypes qui nous empêchent parfois de saisir les enjeux véritables de l’intégration. Par exemple, un tollé à propos du soi-disant recul du français à Montréal a été provoqué quand les données du recensement 2006 ont montré que relativement moins de résidents déclarent le français comme langue maternelle ou comme « langue plus souvent parlée à la maison ». Il n’y a qu’à réfléchir quelques instants sur la question pour comprendre que, non seulement on ne peut pas changer sa langue maternelle, mais qu’il y a des fortes chances que la langue parlée le plus souvent à la maison soit toujours celle du pays d’origine des immigrants. Dois-je donc comprendre que je serai « intégré » quand je parlerai à ma femme et à mes enfants en français dans l’intimité du foyer? Je crois qu’il est facile de voir l’absurdité d’une telle attente. Le français, que je sache, est la langue publique commune du Québec, non pas nécessairement la langue de tous dans la vie privée.

Prenons ensuite la question de l’emploi. Nous avons connu un autre tollé récemment, cette fois à la suite de la pseudo-enquête du Journal de Montréal. L’expérience de la journaliste faussement unilingue anglophone qui a obtenu quinze emplois sans effort devrait nous choquer, mais pas pour les raisons le plus souvent énoncées dans les médias. En effet, il faut s’interroger sur le contraste entre la facilité avec laquelle une jeune femme blanche née au Canada se fait embaucher, même si elle ne parle pas un mot de français, comparativement aux difficultés éprouvées par bien des immigrants et des membres des certaines minorités ethnoculturelles à se trouver une première job, même quand ils parlent un français impeccable. Pourtant, le message qui a surtout passé dans les débats autour du reportage a plutôt été, comme dans d’autres occasions, la culpabilisation des immigrants qui contribueraient à l’« érosion » du fait français.

Ne devrions-nous, comme société, nous préoccuper d’abord des obstacles à l’accès à l’emploi? Ceux qui se plaignent du fait que plusieurs immigrants abandonnent les cours de francisation avant de les finir parce qu’ils se trouvent une job semblent avoir une conception bien abstraite de ce que « s’intégrer » veut dire. En fait, j’ai l’impression que beaucoup parmi ceux qui mettent en cause la volonté des immigrants à s’intégrer n’ont aucune idée de la réalité concrète de l’immigration, c’est-à-dire les expectatives, les contraintes et les inquiétudes qui déterminent les choix que font les immigrants dans leur vie quotidienne.

Cela m’amène au troisième aspect, le plus troublant à mon sens : de plus en plus – et cela a été au cœur des discussions dans le cadre de la Commission Bouchard-Taylor – on fait allusion au besoin de faire savoir aux immigrants qu’ils doivent adhérer aux « valeurs fondamentales » de la société d’accueil. Ce n’est pas qu’au Québec qu’on voit cela. Certes, nous avons la triste notoriété internationale du Code de vie d’Hérouxville. Mais cette semaine, le ministre responsable des Communautés au Royaume-Uni a dit que des « guides » à l’intention des immigrants seront produits et distribués par le gouvernement. On y expliquera les valeurs, mais aussi les mœurs de la société : ici on ne crache pas dans la rue, on ne touche pas les gens sans leur consentement, on envoie ses enfants à l’école, etc.

L’idée que « Nous » sommes civilisés et que les « Autres » ont besoin de se faire dire ce genre de choses renvoie un message bien désagréable, paternaliste au mieux, raciste au pire. Pourquoi considérer a priori qu’un ressortissant du Guatemala, de l’Iran ou du Viêt-Nam ne croit pas, autant que nous, aux droits humains ou aux règles minimales de courtoise? D’ailleurs, allons-nous expliquer aussi aux nouveaux arrivants combien notre société valorise le consumérisme, l’égocentrisme et l’hédonisme. Il va de soi que le portrait dressé dans ce type de « Guide » est celui de la société que nous aimerions être, plutôt que de celle que nous sommes en réalité.

Je conclurai en proposant d’envisager le terme « intégration » comme un aspect fondamental de la vie en société, mais qui ne se réduit pas à la question de l’immigration. Tous les citoyens devraient intégrés et les obstacles à cette intégration se trouvent aussi dans certains milieux non-immigrants ou non-minoritaires. Je dirai qu’un Québécois « de souche » qui est xénophobe est mal intégré à la société québécoise sur le plan des valeurs communes et aurait bien besoin d’un peu d’éducation citoyenne. Allons-y, renforçons nos valeurs fondamentales, éduquons la population, mais ne faisons pas comme si l’enjeu ne concernait que ceux qui sont différents.

20 comentarios:

Unknown dijo...

Hola Victor,

muy interesante intercambio alrededor de tu publicación y de otros textos y referencia.

Inquietud: en tu libro ( por lo menos en los primeros capitulos que hasta ahora lei) mencionas la interaccion queboco-inmigrante como una "asimilacion", que creo que es la intenciionalidad real de los locales. En este articulo, hablas de "integracion" que creo (humildemante) es el eufemismo que los quebequenses usan cuando ponen TODA la responsabilidad en el otro.
Finalmente, cual es tu percepcion : estamos participando de un proceso de integracion o seremos asimilados ?

afectuosos saludos

Estela
estelak2005@yahoo.ca

ALFONSO dijo...

CON LOS TAPONES DE PUNTA

Creo que saliste así, con los tapones de punta, defendiendo muy bien "nuestro" lado, de inmigrantes.

Me acuerdo que hace muuuuuchos años, estaba, como chiste, la pregunta:

"Te sentís realizado?"

Pregunta que, hipotéticamente, le haria un sicoanalista a su paciente, en la época en que estaba de moda sicoanalizarse.

Es tan fácil definir la integraciôn por estos 3 items ?, creo que si fuera así, obviamente, los franceses tendrían un punto ganado (asi como todos los franco-parlantes), y, obviamente, aquellos con buenos curriculums, con posibilidad de encontrar un trabajo bien pago râpidamente, tendrian 2 de 3 puntos y estarían bien rápidamente integrados.

Creo que muchos inmigrantes vienen con el primer punto y consiguen rapidamente el segundo, y, sin embargo, no se sienten "integrados", porque se relacionan mucho con su circulo de afinidad -digamos, las comunidades más extendidas aquí, que pueden hacerlo -.

Creo que, en general, el individuo no quiere cambiar.

Digamos, por ejemplo que si a mí me dan la oportunidad de vivir en un barrio, donde todos son uruguayos,
donde hacen la pizza y el fainá como en mi país (y el asado!), donde los servicios los puedo conseguir en español, donde tengo los canales en español, ...... en fín, se entiende ?, para qué voy a tratar de integrarme y comprender otra gente que "no son como yo?",

creo que un poco es este el dilema de la integración, el ser humano es un animal de costumbres, y siempre tratamos de seguir en nuestra "zona de confort", y por más que se trate - y tratemos - la primera generación de inmigrantes, no se integrará en un 100% -quizás, ni siquiera en un 50% - pero seguramente, las otras generaciones, no tendrán necesidad de integrarse, ya que no van a estar o sentirse "separadas" del resto.

De todas maneras, y como reflexión final, me parece muy bueno el que Canadá y Quebec traten este tema, en el acierto o en el error, es un paso importantísimo para lograr una sociedad armónica,el famoso mosaico cultural.

Un saludo,

Alfonso

Gus dijo...

Victor, guau! El tono de estas notas tuyas está excelente!!!

Por otro lado, cabe apuntar que la periodista Janet Bagnall exponía en The Gazette en relación a los acomodamientos razonables que son los locales los que necesitan un “código de conducta” y no los inmigrantes.

También creo que los nuevos lectores-comentaristas que contribuyen aquí al debate exponen muchos conceptos pertinentes que da mucho gusto leer.

En mi opinión, ‘ara hablar sencillo el primer paso de la integración es el acceso a un trabajo de acuerdo con las calificaciones. No es la única etapa, pero es la más IMPORTANTE dado que provee dinero para satisfacer las necesidades, alienta una autovaloración, crea relaciones sociales con los compañeros de trabajo, exhibe costumbres culturales, otorga la oportunidad de practicar la lengua en situaciones reales (y no de cursos), construye una historia crediticia que sirve para dar el paso fuertemente emocional de comprar la primera casa (y sentirse en “casa”), etc.

Sin trabajo, esos beneficios no se verán. Y mejor no hablemos de los perjuicios de permanecer sin trabajo.

También hace falta integrarse en planos distintos al trabajo: los chicos en los colegios, los jóvenes y adultos en las universidades, la familia en actividades sociales y de esparcimiento, etc. Pero teniendo el dinero que resulta del trabajo todas las demás actividades se facilitan. Por ejemplo, si hay problemas de integración en la escuela, se puede pagar una escuela privada seleccionada especialmente por su política de integración de los inmigrantes o por su clima de camaradería.

Sin dudas, creo que el gobierno debe financiar masivamente a los empleadores para expandir los programas de integración al trabajo de los inmigrantes. También, los gobiernos deben dar el ejemplo contratando inmigrantes y ello como una regla general y no como una excepción.

Creo que en el debate falta también un elemento esencial a tener en cuenta para abrir el juego: la agresividad del marketing de Québec aplicada en países en crisis con un target en personas en estado de necesidad de emigrar (se aprovechan?). Habría que buscar alguna respuesta sobre si un estado tiene “derecho” a “vender” visas así. Argentina tal vez podría ser un ejemplo: instalaron la oficina de la Delegación de Québec en Buenos Aires durante la última crisis para otorgar visas en menos de 7 meses de trámite y luego, pasada la emergencia política y socio-económica de ese país, la mudaron a Brasil…

En suma, habría que preguntarse si los locales quieren la integración de los inmigrantes o si en realidad quieren inferiorizarlos para que ocupen la posición pre-determinada por ellos. Menores trabajos, menores sueldos, menores posibilidades de progresar en la jerarquía de la empresa u oficina, o todo ello. Ejemplos, hay muchos.

A veces parece que el inmigrante quiere integrarse pero los locales no los dejan... Los locales sí quieren integrar a los hijos de los inmigrantes. El tema generacional, entonces, deviene esencial.

Nota: Cuando hablo de “inmigrantes” hablo del “inmigrante promedio”, y no de aquel que tiene una profesión en alta demanda (informáticos) o que tienen habilidades superiores (ejemplo, un profesional que hizo un master en Francia y es trilingue). Además, se habla en general y no de casos particulares.

Gracias Víctor por darnos la palabra.

Un saludo,

Gustavo

Hector Torres dijo...

Victor:

Me parece muy justo lo que comentas.

Solo quisiera hacer una aclaracion. El tema del idioma creo que es fundamental y es un poco donde no concuerdo con Gus. Creo que como inmigrantes debemos tratar de dominar el idioma. Claro que nunca lo dominaremos como un local, y ademas hay personas que tienen mas facilidad que otras para ello, pero en verdad esto es un tema crucial. Como podemos pensar que un empleador nos pueda contratar si hablamos (para ellos, los locales) como un niño de 4to. de primaria?.

Si nos ponemos en el zapato del otro y fueramos empleadores, contratariamos a una persona la cual va a hacer un trabajo X y con la cual no puedo comunicarme adecuadamente?, o no me entiende por que mi acento es muy marcado y mi vocabulario muy limitado o no le entiendo al quebeco por que simplemente no entiendo su acento y sus expresiones.

Lo mismo pasa en Mexico con la inmigracion de China y por eso la sociedad china en mi pais apoya tanto a los nuevos que llegan, por que simplemente les cuesta mucho poder hablar de manera entendible el español.

Ahora que estoy en la escuela veo lo dificil que es comunicarse. Cuando tenemos trabajo en equipo y yo no estoy de acuerdo con algo, me frusto por que no puedo hacer llegar mi opinion de la manera que lo pienso, por que me falta vocabulario, y los otros se desesperan por que no me terminan de entender la idea y encima tenemos que terminar el trabajo que tiene un limite de tiempo extremadamente corto.

Entonces, con todo lo anterior, trato de entender por que se dan las cosas como se dan y entonces poner mi mejor esfuerzo para darme a entender y mejorar mi diccion, por que tambien a veces me sale lo norteño al hablar frances (yiiihaaa).

En fin, como todos los temas de la inmigracion, este es por demas complejo y con muchas aristas, que no soporta un analisis simple, por lo que seria bienvenido algun otro comentario que aporte al enriqueciemiento de este y los demas temas.

Saludos.

Hector Torres dijo...

Una aclaracion al comentario anterior, por que se puede prestar a malas interpretaciones.

Creo que malinterprete lo que comento Gus y por lo tanto mi referencia a el no es valida.

Por otro lado, el comentario en general, aunque totalmente valido desde mi punto de vista, claro que es parcial, ya que yo cuento desde mi perspectivas y las experiencias que mi esposa y yo hemos tenido. Ahora, ella tiene un trabajo como profesora de informatica en una escuela francofona, dandoles clases a francofonos, 95% quebequences.

En mi caso, me enfrento a la orden de contadores para poder revalidar mi titulo, lo cual me llevara 2 años aprox., pero aclaro tambien que esto ya lo sabia desde que veniamos de Mexico. Al parecer, ultimamente la delegacion de quebec en Mexico ha hecho mas enfasis en la problematica que tienen las profesiones reguladas por ordenes, que por cierto son muuuuchas, hasta los peluqueros tienen orden, jajajaja.

Saludos.

Gus dijo...

Hablando de las Órdenes profesionales, creo que ellas ponen muchas veces barreras a gente inmigrante COMPETENTE (y no solo competente sino necesarios, como los médicos que tienen pacientes esperando y que necesitan ser atendidos...).

Vale decir, clarito, que esas Órdenes no niegan la licencia a esos profesionales inmigrantes porque hablan un mal francés...

Si bien el idioma es fundamental en general y por eso todos estudiamos(así lo considero) el idioma no es el factor en este punto para ciertas órdenes profesionales, a pesar de la experiencia y competencia de muchos inmigrantes.

Gustavo

Ricky dijo...

Coincido otra vez con Hector. Yo creo que hay que ponerse en los zapatos del otro, en este caso de los nativos.

Cuando estaba en Argentina yo no me bancaba mucho escuchar a los coreanos hablando en su idioma entre ellos. Decia medio con fastidio, pero por que no aprenden y hablan en castellano ? Y aca, yo veo que con mi esposa hablo en castellano ! (salvo cuando hay gente que me conoce delante). Pero me pregunto si estoy hoy equivocado o si estaba yo equivocado cuando estaba en Argentina. No lo se.

Yo a veces me pongo en el lugar de los nativos de Montreal y veo que aparte de tener esta peleita feroz entre francofonos y anglofonos (que p.ej. obliga a que cada comercio tenga que tener sus marquesinas en ambos idiomas y con identico tamaño) tienen que amoldarse a los nuevos clientes con nuevas costumbras, religiones, culturas, comidas, etc.

La verdad es que no es facil ni para los inmigrantes ni para ellos tampoco.

En fin, saludos, como dice Hector, esto no es simple.

Y tambien coincido con Alfonso, la integracion al 100% no existe, al menos para nosotros. Pero como es algo relativo, alguien puede decir que esta 100% integrado.

Victor Armony dijo...

Estela,
Es muy válida tu observación acerca del posible uso de la palabra “integración” como eufemismo para poner toda la responsabilidad en el otro. De hecho, como muchos temas que se debaten actualmente, una gran parte del problema es el de los términos que se emplean, en primer lugar porque no significan lo mismo para todos y, en segundo lugar, porque a veces sirven – como lo sugerís – para suavizar (“dorar la píldora”) lo que en realidad se piensa. Existe una enorme discusión académica en torno a los “modelos de integración” del inmigrante. En Francia, es el famoso modelo republicano, según el cual todos los ciudadanos son iguales en la vida pública (de ahí la prohibición total de los símbolos religiosos en las escuelas, por ejemplo). En Estados Unidos, el célebre “melting pot” supone la mezcla de todos los ingredientes culturales que cada uno aporta, pero siempre y cuando se adopten los elementos básicos de la “norte-americanidad” (incluyendo el inglés). El modelo “multicultural” canadiense está en la antípoda conceptual: es el “mosaico”, es la “comunidad de comunidades”, etc. Pero hay que entender que todas estas imágenes son el fruto de una idealización y que no corresponden demasiado a la realidad. Ya sabemos cómo el “crisol de razas” latinoamericano es, en gran medida, una mera justificación del imaginario “mestizo” de los diversos discursos nacionalistas, pero que no se condice con una estructura claramente jerárquica en lo que hace a esas “razas” (cuya regla general es: cuanto más blanca la piel, más arriba en la escala social). En la práctica, los países receptores de inmigración buscan o bien la asimilación (pues reduce las fricciones sociales) o bien la segregación formal o informal (manteniendo al “extranjero” en esa condición lo máximo posible). Cuando se habla de “integración” de manera honesta y positiva, se pone el énfasis en el hecho de que el inmigrante no queda afuera de la ciudadanía (legal, política, social y cultural), pero que tampoco abandona completamente su identidad. Algunos prefieren el término “inserción”. Habría también otras maneras de decirlo. Pero en el fondo, lo que se busca el equilibrio óptimo entre perder y conservar la “diferencia” (étnica, lingüística, religiosa, cultural, etc.). Ese equilibrio tiene dos facetas importantes: la funcional (¿cuál es el punto en el que, si no nos integramos suficientemente, la sociedad empieza a funcionar mal?) y la de la justicia (¿cuál es el punto en el que exigir al que es “diferente” que se adapte se convierte en injusto?). Concretamente, en lo funcional, si no tenemos un idioma común y ciertos valores éticos compartidos, no vamos a poder convivir. En cuanto a lo que es justo e injusto, se plantean dilemas que remiten muchas veces a la cuestión de lo que yo llamo la “deuda” entre el inmigrante y el nativo: ¿quién le debe a quién, el inmigrante al nativo por haberle abierto las puertas de su sociedad, o el nativo al inmigrante por venir a aportar su capital humano y económico al desarrollo de su sociedad? Muchas tensiones derivan de la manera en que cada uno entiende el sentido de esa “deuda”. Por eso, lo del que el inmigrante “debe” integrarse está asociado a la idea de una “deuda” que el inmigrante habría contraído con la sociedad que lo recibe. Pero si lo vemos en el contexto de la “deuda” que contrajo la sociedad con quienes la hemos elegido para desarrollar nuestras habilidades y crear riqueza, ese “deber de integración” cobra un sentido bastante diferente…

Ricky dijo...

Es verdad eso de la "deuda". En mi caso particular, yo creo que tengo mas una "deuda" con ellos que ellos conmigo.

Mas alla de saber que yo les aporto mucho , yo no elegi esta sociedad porque dije, quiero ayudar a Canada. Yo vine aca porque queria vivir en un lugar tranquilo, donde pudiese planificar mi vida. Y aqui estoy.

Ahora, algun inmigrante puede decir que los quebecois tienen una deuda con ellos.

Pero.... los quebecois pueden llegar a pensar que tienen una deuda con nosotros ?
Conocen a la Delegacion de Quebec ? No
Estan al tanto de los planes de aumentar la poblacion y la natalidad trayendo inmigrantes ? No
Estan al tanto que los inmigrantes que vinimos como residentes permanentes debiamos tener aprox. 10 000 dolares para poder venir ? No
Estan al tanto de que nosotros les estamos disminuyendo la penurie en algunas profesiones ? Mmm...no creo.

Entonces, para ellos la respuesta es, no tenemos deuda.

Lo que se puede hacer (y en tu caso Victor creo que tenes voz para hacerlo) es nombrar mas a la Delegacion de Quebec, publicar con mas impetu los objetivos de ellos, mostrando de esta forma por qué vinimos (ej. aumento de la natalidad y cobertura de profesiones en demanda).

De esa forma, se entendera a qué vinimos.

Hector Torres dijo...

De acuerdo contigo Ricardo.

En lo personal,como dices, yo elegi Quebec, y despues Quebec me eligio.

Creo que la mayoria de los que inmigramos salimos por mejorar nuestra calidad de vida ( que no necesariamente se traduce en terminos monetarios ), y venimos para poder, como dices, planificar nuestra vida, huyendo de las crisis economicas y politicas recurrentes, asi como de la corrupcion institucional que agobia nuestros paises.

Entonces, si venimos de un lugar a otro mejor, creo que efectivamente, la balanza se inclina como dices.

Tambien es cierto el gran desconocimiento de la poblacion quebecois con respecto del porque, como, cuando y hasta donde de la inmigracion, pero eso es un grave error del gobierno, la falta de comunicacion institucional a ese respecto.

Saludos.

Victor Armony dijo...

Alfonso,

Aunque la metáfora del fútbol no sea la más apropiada para mi caso (siempre fui malísimo con la pelota), es verdad que en ciertos contextos saco un discurso un poco más vehemente. Creo que es importante, en cada momento, ver quién es el interlocutor. En estos temas, las cosas son muy delicadas y la gente puede ser muy sensible. Por ejemplo, rara vez hablo en público de los tabúes y “complejos” (para seguir con el lenguaje psicoanalítico) que observo en la sociedad quebequense. Así como no tengo problema en mencionar los complejos (y delirios) de la sociedad argentina, soy consciente de que los Québécois tienen una sensibilidad agudizada que tengo que respetar. Por eso, en general, adopto un tono más conciliador y matizado.

En cuanto a los 3 ítems, obviamente no es tan simple. Sin embargo, creo que es útil mencionarlos para distinguir temas distintos y no mezclar todo (lo que hacen algunos en los medios). Tenés razón en lo de la inercia del inmigrante: excepto aquellos que por alguna razón quieren romper definitivamente con el país de origen, los que nos desarraigamos tenemos tendencia a conservar nuestra identidad, lo cual es perfectamente normal y entendible. Por eso, es importante que haya incitativos para la integración (que funcionan mucho mejor que las penalidades, es decir, mejor la zanahoria que el palo).

Algunos Québécois se sorprenden cuando les digo que en nuestro hogar se habla el castellano, después de habernos ido (mi esposa y yo) hace casi dos décadas de la Argentina. Yo, por mi parte, me sorprendo de la pregunta: ¿cómo pueden pensar que voy a dejar de hablar MI idioma en el ámbito de mi vida personal? Pero, concordando con tu opinión al respecto, nuestros hijos van a sumar ese legado (cultural e idiomático) a su identidad montrealense/quebequense/canadiense. Esta sociedad, creo yo, es ideal para esas mezclas en las que no hace falta dejar un elemento de lado para apropiarse de otro.

Saludos.

Victor Armony dijo...

Gustavo,

Desde ya que estoy completamente de acuerdo con el hecho de que si no hay integración al mercado laboral, todo lo demás queda bloqueado. ¿Por qué los gobiernos no invierten más en ayudar a los inmigrantes a integrarse? En parte porque los inmigrantes todavía no votan (no han aún obtenido la ciudadanía) y los políticos no quieren quedar como que otorgan “privilegios” a los inmigrantes en detrimento de los nativos.

El tema del “código de conducta” para los inmigrantes está candente en Inglaterra (fijate en esta noticia de hoy en el Guardian: http://www.guardian.co.uk/politics/2008/feb/21/immigrationpolicy.immigration) y se va a convertir en un “issue” cada vez más fuerte en los países del “norte”. Es ahí donde conecta en parte la cuestión de quién le debe a quién y lo que vos decís en cuanto a esa especie de “saqueo” de materia gris del “sur” al que se dedican ciertos gobiernos del “norte”. Este es un tema del que se está empezando a hablar más en ciertos ámbitos: la justicia global. Si yo me eduqué en el sistema público de educación en Argentina, hasta la universidad, pagado por los impuestos de todos los argentinos, cuando vengo aquí estoy produciendo una transferencia económica del “sur” hacia el “norte”. Este fenómeno multiplicado por decenas y centenas de miles provoca un verdadero drenaje de capacidades de desarrollo en nuestros países de origen. ¿Y si los países del “norte” le devolvieran a los países del “sur” un monto por cada graduado que “importan”?

Saludos.

Hector Torres dijo...

Es un tema interesante la inmigracion desde el punto de vista economico y fiscal, incluso.

La transferencia de recursos intelectuales y en la mayoria de los casos, de sumas importantes de dinero de ahorros que se gastan en los primeros tiempos de la integracion.


Sin embargo, al final siempre sera nuestra decision inmigrar o no. Lo que queda es luchar mas justo el tratamiento, pero el tema de justicia es muy relativo, por que cada quien lo ve con un cristal diferente, entonces quien tiene razon?, yo creo que cada parte tiene su razon, el tema es quien tiene mayor soporte o apoyo para que su razon se imponga?

Saludos.

Ricky dijo...

Asi es Hector, es nuestra decision inmigrar o no.

En cuanto a la transferencia de recursos, estan tambien los que envian dinero a sus paises de origen para ayudar a la familia (en ese caso es un exodo de dinero), otros que hacen dinero y luego se iran (creo que Canada no es lo mejor para eso) y por otro lado estan los que traen dinero de sus paises o que atraen mas dinero desde los paises de origen a traves de los viajes en avion y visitas familiares o de amigos.

Pero en el fondo, me queda claro que en el hipotetico caso que Canada atrajese al ultimo habitante de un pais que tiene solo 1 persona, entonces la economia de ese pais se pararia completamente.

Por lo tanto, es nuestra decision inmigrar o no, y tambien es nuestra decision permanecer en un pais extranjero.

En el fondo, creo que primero pensamos en nosotros y luego en nuestros paises de origen.

Llegar a esa conclusion me amarga un poco ;( aunque bueno, al menos, en mi caso, les disminui el desempleo ya que mi puesto lo cubrieron. Sin embargo, disminui el consumo. :(

Complicado el tema. Tendré razon ? No la tendré ? No lo se.

Gus dijo...

Hola Víctor,

Un breve comentario más. Ya te había hablado de mi blog del MUSEO DE FOTOS DE MONTREAL, en http://museodefotosdemontreal.blogspot.com/

Ese sencillo proyecto (ahora ya completado) mostrará online unas 150 fotos de Montreal, con títulos y comentarios en español, particularmente para ayudar a los futuros inmigrantes latinos a conocer Montreal de antemano.

El comentario que quiero hacerte es que esta "exposición virtual permanente" fue hecha gracias a diez latinos de 4 nacionalidades distintas y cuya reunión ha funcionado realmente muy bien.

Con este pequeño experimento creo haber probado, entonces, que pueden crearse sinergias o asociaciones culturales de latinoamericanos que al mismo tiempo pueden acercar a los que ya estamos acá y, asimismo, construir un puente con los que van a venir. Pienso que la comunidad latina podría armar o hacer crecer más proyectos en este sentido, y con objetivos más ambiciosos, para integrarse mejor a Québec.

Un abrazo y gracias.

Gustavo

Ricky dijo...

Estuve pensando ayer sobre este tema de la integracion y creo que si decido seguir viviendo en la provincia de Quebec creo que la integracion se dara en el idioma en el que decidan hablar mis hijos que querran asemejarse al resto y por lo tanto me hablaran en frances por mas que yo hable en castellano en mi casa con ellos y con mi esposa. Podra ser ingles para los anglofonos pero no sera en castellano.

Por lo tanto, creo que hay que aprender estos idiomas a full, son los idiomas de nuestra integracion en esta provincia.

Si no aprendemos las palabras coloquiales quedaremos fuera de foco en las conversaciones y eso significa desentendimiento y silencio o malinterpretacion. Los idiomas funcionan como barreras y dificultan la integracion.

Unknown dijo...

Hola Victor y a todos,

gracias por tu respuesta, es evidentemente tu vision profesional la que hace agrandar el marco de referencia con respecto a la integracion y sus diferentes estilos; esto en cuanto a explicar las cosas en macro ... pero cuando vamos al pequeño mundo diario de cada inmigarnte la integracion ( ya sea crisol de razas , melting pot u otro modelo)es una negociacion permanente en la que la mayoria de las veces se sale con la frente marchita (y no me hablen de los 7 habitos o de 'ganar ganar' porque esto aqui no corre).

Coincido con Gus en la importancia de la insersion en el mercado laboral para empezar a sentirse un poco mas parte de ... y el otro componente que para mi completa el tandem es el idioma, no como dominio sintaxtico-gramatical sino como una profunda herramienta semantica. Tener un trabajo es necesario, pero no es suficiente; manejar la lengua es suficiente si las necesidades estan cubiertas por algun trabajo ( en lo posible en algo parecido a lo que nos gusta o sabemos hacer).

Hoy salio un articulo en La presse (http://www.cyberpresse.ca/article/20080224/CPACTUALITES/802240605/6730/CPACTUALITES) que me hizo recordar las ultimas paginas de tu libro.

saludos
estela

Victor Armony dijo...

Héctor,
Te quería agradecer todos tus comentarios súper interesantes y pertinentes. Estoy siguiendo los intercambios entre ustedes con muchísima atención. En relación a tu primer comentario en este post:
Creo que todos partimos de la base que es necesario, como inmigrantes, que aprendamos el idioma local y que continuemos a perfeccionarlo sin cesar.
El inmigrante alófono debe aprender el francés, pero no se le puede exigir que haga de esta cuestión una necesidad “existencial”. Los debates lingüísticos tiñen a tal punto todo este tema que un inmigrante que desea aprender también inglés, que prioriza el empleo al estudio del idioma o que mantiene abiertamente y en público su lengua materna puede ser objeto de críticas de tipo “no quiere integrarse / no hace suficiente esfuerzo para integrarse”. En ese sentido, creo que muchos de los inmigrantes nos sentimos, al menos en ciertas circunstancias, atrapados en un fuego cruzado, en una batalla en la que no tenemos enemigos pero en la cual la neutralidad es mal percibida por ambos bandos.
Un comentario al margen, en relación a las dificultades de expresarse cuando no se maneja aún bien el francés. Con mi esposa, siempre decíamos cuando éramos estudiantes recién llegados al Québec, que nuestro cociente intelectual (IQ) había sufrido una caída de 10 a 20 %, no porque fuéramos menos inteligentes sino porque la calidad de lo que salía de nuestra boca sufría esa devaluación. Para decirlo de otra manera, una idea de nota A en la cabeza nos valía B cuando la expresábamos oralmente en clase.

Un abrazo.

Victor Armony dijo...

Gracias, Estela, por el dato sobre la nota de La Presse del fin de semana. De hecho, yo había estado la semana pasada con Jack Jedwab, el que hizo el diseño y el análisis de ese sondeo de opinión, y me había anticipado que los resultados eran muy negativos para Québec y que había sufrido diversas presionas para no publicarlos.

Hector Torres dijo...

Gracias Victor.

Aclaro que los comentarios que expongo, los hago desde una optica limitada de un recien inmigrante que tiene poco mas de 1 año aca, asi que mis impresiones y pensamientos podran (y deberan, supongo) ir cambiando con el paso del tiempo.

Pero queria hacerte una pregunta. Tu viviste algunos años (si no estoy mal) en el lado anglofono, en el famoso ROC; es alla mucho mejor que aqui en los temas que discutimos?.

Al menos yo puedo hablar del sur de EEUU (ya que vivi en frontera toda mi vida) y la verdad creo que es peor que aqui en muchos sentidos.

Saludos.